Le cyclone a réussi là où la police et la DEA ont échoué.
L’histoire est incongrue. Le personnage, recherché par la DEA, n’est pourtant pas en cavale. Au fait, l’adresse de Guy Philippe s’avère connue, publique et accessible au premier venu. Pour couronner le tout, l’ancien rebelle s’est porté candidat au sénat pour le département de la Grand’Anse. Au 24 octobre 2016, le site de la DEA l’affiche en treillis et comme individus dangereux qu’il ne faut « pas tenter d’appréhender ». « Des récompenses [pour sa capture] sont disponibles à la discrétion de US Marshals Service ». Parmi ses faits d’armes notamment, trafic de drogue, tuerie, blanchiment d’argent…
Puis vient Matthew. « Le cyclone a réussi ce que, ni le gouvernement, ni les forces armées n’ont réussi à accomplir : mettre à genou le commandant armé » écrit le New York Times 19 octobre. Et pour cause, l’originaire de Pestel affiche son désespoir : « Je n’aime pas me plaindre », explique-t-il au journal, « c’est la première fois de ma vie que je ressens la sensation de ne pouvoir rien faire pour mes concitoyens. Ils meurent de faim ».
Comment pouvons-nous vivre de la sorte ? se questionne plus loin M. Guy Philippe. « Nous ne pouvons pas avoir un pays comme ça, ou 80% des gens vivent dans la pauvreté. Si Pestel ne reçoit pas d’aide, M. Philippe croit que le gouvernement et les institutions internationales « punissent les gens » à cause de lui. « Si ça peut aider, j’irai en prison pour que les gens puissent manger. Ou, je m’en irai pour la durée nécessaire ».
Sur la campagne électorale en cours Guy Philippe affiche une confiance sans faille. « Même quand je meurs, je gagnerai ».
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