Qu’il le veuille ou non, Trump est bel et bien en train de se faire enfermer dans une posture de guerre contre la Russie
La campagne antirusse qui a pour objectif d’instaurer une réelle guerre froide a besoin, pour réussir, que les Etats-Unis considèrent la Russie comme un ennemi ou, à défaut, comme un pays auquel il faut tourner le dos. Malgré les promesses électorales et les différentes déclarations de Donald Trump, l’administration étatsunienne se trouve dans la position où elle est contrainte et forcée de jouer à un jeu dont les règles sont conçues pour déterminer et guider son comportement.
Les prémices de ce jeu ont été mis en place bien avant l’élection de Donald Trump, pendant la campagne électorale, avec les diverses accusations de russophilie. Ces accusations servaient alors d’épouvantail visant à saper ses chances d’être élu. Le maintien, après les élections, de ces accusations dont l’absurdité sautait aux yeux de tous, renforcée par d’autres accusations encore plus absurdes, avait pour objectif de mettre Donald Trump sur la défensive de manière permanente, de l’obliger à nier et réfuter énergiquement, à chacune de ses interventions publiques, tout lien avec la Russie et ses dirigeants. Jamais les présidents américains, même pendant la première guerre froide, n’avaient été jusque-là.
La fausseté des informations est voulue. Elles doivent être d’une absurdité telle que le président soit obligé de réagir. Et il le fait systématiquement. Une véritable armée de journalistes est chargée de distiller les questions destinées à raviver les sujets, l’essentiel étant que toute l’administration soit en permanence dans une position de déni de tout lien avec Moscou. Or, seul un pays en guerre contre un autre peut annoncer publiquement n’avoir et éviter toute relation avec celui-ci. C’est cette idée que l’on veut donner au monde, et l’objectif semble atteint. Le moindre contact avec toute personne incarnant l’autorité dans ce pays leur est interdit. La démission en février de Michael Flynn de son poste de conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale, accusé d’avoir eu une conversation téléphonique avec l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Washington, montre le niveau où en sont arrivées les choses.
L’administration Trump tente bien de renverser la vapeur. Le porte-parole de Donald Trump, Sean Spicer, vient de réagir vivement face à une journaliste qui remettait sur le tapis les présumés liens du président américain avec Moscou. Il a répondu à la journaliste en maniant ironie et fermeté, mais cela ne sera sans doute pas suffisant pour enrayer la machine à installer la Guerre Froide 2.0 initiée par Barack Obama.