Sacrifier la nomination du premier ministre Jack Guy Lafontant pour ne pas trop fragiliser le président Jovenel Moise après le long calvaire des élections de 2017
A peine seulement quatre jours sous terre, la mort du président René Préval qui croupit sous la masse de béton vidée sur son cercueil commence déjà à peser sur la scène politique haïtienne. Présent le 2 mars 1917, dans les discussions pour la formation du premier gouvernement de Jovenel Moise, il dut se retirer à la date du trois mars, laissant au député Jerry Tardieu la difficile tâche de continuer les négociations pour la défense des intérêts de la plateforme VERITE. Son départ inopiné semblerait compliquer la donne politique. Dans la pratique. il m’a semblé qu’il y avait une méprise, puisque après l’échec de la convocation du sénat pour entendre la déclaration de politique générale du premier ministre nommé Jack Guy Lafontant, le 2 mars 2017, c’est dans la maison du sénateur Joseph Lambert que les discussions ont été reprises pour relancer l’idée de recevoir à nouveau, le premier ministre avec un cabinet remanié .A date les discussions ont achoppé et les cumulo-nimbus annonciateurs d’orages politiques violents s’amoncèlent dans le ciel confus de Port-au-Prince
Il circule dans les couloirs du parlement l’information qu’avec un premier ministre choisi par Jovenel Moise sous la pression du PHTK ,ils assisteraient impuissants à un retour en masse dans les hautes sphères du pouvoir de la vague politique des cabinets Laurent Lamothe et Michel Martelly .La majorité des parlementaires ne verraient pas d’un bon œil la poursuite des négociations pour le maintien de Jack Guy Lafontant comme premier ministre.
Selon les informations de toutes dernières heures, il ne serait plus question de sauver le premier ministre donné comme perdu. Ce qui est plutôt en débat maintenant est de chercher comment ne pas trop fragiliser le début de mandat du président Jovenel en simulant un retrait de Jacky Guy Lafontant au profit de la nomination miraculeuse du député Choyzel Chancy. Celui-ci aurait déjà l’assentiment tacite de la majorité des parlementaires dans les deux chambres .Il a toutes les chances d’obtenir sans trop d’effort l’approbation de sa déclaration de politique générale, pour devenir le premier ministre du premier gouvernement de Jovenel Moise après une longue attente d’un mois et sept jours de non pouvoir.
Nous avions dit tantôt que le pouvoir de Jovenel Moise était un tétrahybride incarnant les meneurs Préval hier devenu aujourd’hui Lambert, l’ancien Président Martelly , Youri latortue avec le parti AAA et l’opposition minoritaire formée par les parlementaires Lavalas et OPL. A première vue la proposition pour ces quatre blocs de se rallier le choix du député Choyzel Chancy apparait alléchante et politiquement faisable dans le sens qu’elle faciliterait et calmerait à court terme le jeu politique en permettant au parti PHTK qui a la présidence d’établir son gouvernement et de faire démarrer un pouvoir dont tout le monde dit qu’il a pris trop de temps pour courir au secours du peuple. Mais la consolidation de ce pouvoir qui est déjà trop fragile a un prix qui inquiète au plus haut niveau les « pitit léjitim » du PKTK que sont l’ancien Président Martelly et l’ancien premier ministre Laurent Lamothe. En effet ces deux derniers sont connus pour être les présidentiables de 2022.Ils ne voudraient pas offrir au sénateur Latortue, même pour un an, la primature, de peur que ce dernier ne mette à profit ses expériences et ses connaissances politiques pour occuper les avenues du pouvoir et damer le pion à ces deux tigres de la faune politique haitienne.
La même crainte, mais en sens inverse, est aussi partagée chez les sénateurs Latortue et Lambert plus prompts à collaborer entreux qu’avec le PHTK dont ils gardent un mauvais souvenir au temps du duo Martelly au palais national et Laurent Lamothe à la primature.
C’est au milieu de ce jeu politique à la fois immédiat et lointain, malsain et machiavélique, que se jouent le présent et l’avenir de dix millions d’haïtiens réduits à l’état de zombis. Ils ne savent pas à quel saint se vouer car, pour eux, faire le jeu de l’un ou de l’autre , revient à choisir entre le choléra et la peste. Les morts ont toujours tort. Le président Préval n’est plus là pour arbitrer ces matchs sans intérêts pour la population haïtienne